![]() | CATWOMAN, Pitof 2004, Halle Berry, Benjamin BrattPatience Philips travail au sein du conglomérat Hedare Beauty et découvre que leur nouveau produit ne possède aucune vertus. Elle est alors froidement tuée par ses patrons avant de se réincarner en une femme féline : Catwoman... TELERAMA En 2004, elle était la seule superhéroïne à pouvoir rivaliser avec Spiderman. Chez Burton, elle avait les traits délicieux de Michelle Pfeiffer. Chez Pitof, plus léger, elle a la plastique de Halle Berry. Patience est une demoiselle timide. Une nuit, d’étranges événements la transforment en femme-chat, avec fouet et superpouvoirs. Rrrr… La plastique sublime de Halle Berry, servie dans sa gangue de cuir SM, option petites oreilles pointues, tient la distance d’un divertissement de flux. Au fracas d’effets spéciaux qui viennent au secours d’une intrigue mince comme Halle elle-même, on préférera les miaous délicieusement pervers d’une autre Catwoman, Michelle Pfeiffer, vue naguère par Tim Burton. Patience Philips travail au sein du conglomérat Hedare Beauty et découvre que leur nouveau produit ne possède aucune vertus. Elle est alors froidement tuée par ses patrons avant de se réincarner en une fem ... |
![]() | JOKER, Todd Phillips 2019, Joaquin Phoenix, Robert De Niro (drame social)@@Arthur Fleck vit seul avec sa mère malade dans une cité sordide de Gotham City. Atteint d'une maladie neurologique qui provoque des crises de rire, il peine à distinguer la réalité de ses fantasmes. Il rêve de devenir humoriste et de triompher à la télévision dans le show d'un présentateur populaire, le grand Murray Franklin, qu'il regarde tous les soirs. En attendant, il fait le clown dans des hospices pour enfants ou dans la rue, en homme-sandwich assez remuant. Après s'être fait tabasser dans une ruelle par une bande de voyous qui lui avaient arraché son panneau publicitaire, un de ses collègues clown lui offre un revolver... Arthur Fleck, comédien raté, rencontre des voyous violents en errant dans les rues de Gotham City déguisé en clown. Méprisé par la société, Fleck s'enfonce peu à peu dans la démence et devient le génie criminel connu sous le nom de Joker, un dangereux tueur psychotique. TELERAMA Cette biographie au réalisme brutal de Joker est une satire grinçante du “trumpisme”, avec Joaquin Phoenix en super vilain psychotique. Lion d’or du meilleur film en 2019 à Venise, il divise nos critiques. POUR : La satire rageuse d’un monde malade Collé à l’asphalte, Joker plonge le spectateur dans un Gotham City qui ressemble comme deux gouttes d’eau au New York de la fin des années 1970. Arthur y vit avec sa mère souffreteuse. Lui-même est frappé d’un dérèglement psychique, qui provoque chez lui des rires incontrôlables. Il rêve d’être une star du stand-up, mais fait l’homme-sandwich dans la rue entre des numéros pour les enfants à l’hôpital. Todd Phillips (Very Bad Trip) réussit à déplacer son sens de la bouffonnerie vers une œuvre noire, dont le nihilisme résonne avec bien des contestations rageuses émaillant l’actualité. La violence et les humiliations subies par l’humoriste raté se retournent en parade criminelle, festive, baroque, où Arthur devient l’emblème involontaire d’un embrasement général. Et cette noirceur n’est pas vertueuse : elle reste jusqu’au bout liée à l’outrance, au ricanement, à la caricature — le film lui-même s’assume souvent comme un pastiche de La Valse des pantins, de Martin Scorsese (1983)… Le rire de Joaquin Phoenix (oscarisé pour ce rôle) évoque le mal psychosomatique d’une société folle, où l’oppression par les nantis et la farce médiatique ne font plus qu’un. — Jacques Morice CONTRE : Psychanalyse de comptoir pour pseudo film d’auteur Avec une incontestable science du marketing, les studios Warner et DC Comics ont concocté un nouveau type de produit dérivé pour la marque Batman, qui fêtait ses 80 ans, en 2019 : le néo-film d’auteur, destiné aux plus adultes des fans du superhéros. D’où le vernis chic des nombreux emprunts à Scorsese et la prétention à l’étude de cas psychiatrique. L’emballage auteuriste a fait illusion au-delà des espérances hollywoodiennes, avec le gain du Lion d’or à Venise, et il y a de quoi s’en étonner : le film empile très lourdement les gages de gravité, société malade, monde sans pitié, douleur colossale. Tantôt aphasique, tantôt éloquent, selon les besoins des scénaristes, le méchant réactualisé sonne faux. Et s’il est fou à lier, c’est bien sûr la faute de sa mère. Les femmes portent toujours le chapeau dans ces univers de vieux petits garçons. — Louis Guichard Arthur Fleck vit seul avec sa mère malade dans une cité sordide de Gotham City. Atteint d'une maladie neurologique qui provoque des crises de rire, il peine à distinguer la réalité de ses fantasmes. Il r&e ... |
![]() | LA SOUFFLEUSE DE VERRE, Christiane Balthasar 2018 (conte de noel)@@@Noël 1890, dans la forêt de Thuringe, dans le centre de l'Allemagne. À la mort brutale de leur père, Marie et Johanna se retrouvent orphelines. Marie, la plus jeune, souhaite reprendre la verrerie de leur défunt père. TELERAMA Au XIXᵉ siècle, deux sœurs allemandes se battent pour reprendre la verrerie de leur défunt père malgré les traditions misogynes tenaces. Allemagne, fin du XIXᵉ siècle. Dans un petit village de la forêt de Thuringe vivent les sœurs Steinmann, Marie et Johanna, orphelines depuis la mort brutale de leur père, souffleur de verre. Marie, qui a beaucoup observé le travail de ce dernier, souhaite reprendre la verrerie familiale. Mais la corporation des souffleurs, exclusivement masculine, ne le permettrait pas. Pour subvenir à leurs besoins, Johanna se met au service d’un marchand au comportement ambigu tandis que Marie intègre l’exploitation d’un confrère de son père, Wilhelm Helmer, et consent à un mariage de raison avec son fils, alcoolique et violent. Face à l’injustice de leur situation, les deux sœurs vont trouver la force de se rebeller. Académique, sans surprise ni grain de folie, ce téléfilm sur l’émancipation de deux jeunes femmes par le biais de l’art et de la création, au sein d’une société patriarcale intransigeante, est avant tout un hommage aux contes de Noël à la Dickens. Les deux oies blanches entourées d’ogres pingres et veules se débattent pour affirmer leur identité. Leur fragilité et leur délicatesse, qui sont aussi celles du verre et de sa fabrication, s’opposent violemment à la dureté imbécile des hommes. Dotée de décors magnifiquement éclairés — un jaune doré comme l’incandescence du verre lui-même —, cette adaptation peut sembler naïve. Pourtant, sa mise en avant d’une misogynie farouche que l’on pensait archaïque paraît étrangement actuelle. Noël 1890, dans la forêt de Thuringe, dans le centre de l'Allemagne. À la mort brutale de leur père, Marie et Johanna se retrouvent orphelines. Marie, la plus jeune, souhaite reprendre la verrerie de leur déf ... |
![]() | LE CHATEAU AMBULANT, Hayao Miyazaki 2004, (animation japon)@@La jeune Sophie, 18 ans, travaille inlassablement dans la chapellerie autrefois tenue par son père, malheureusement décédé. Résignée à son sort, c'est lors de l'une de ses rares sorties en ville qu'elle fait la rencontre du beau Hauru, un mystérieux magicien. Cependant, la sorcière des Landes, jalouse, se méprend sur leur relation et jette un sort à Sophie, la transformant en vieille dame. Accablée par sa nouvelle apparence, Sophie s'enfuit dans les montagnes et tombe sur la demeure de Hauru. TELERAMA Une jeune femme, Sophie, est transformée en octogénaire par une sorcière jalouse de l’avoir vue avec le garçon qu’elle convoite : Hauru. Tout le génie de Miyazaki est concentré dans cette fable surréaliste qui détourne manga et conte de fées. Grinçant, crachant, soufflant, cahotant, il fait trembler le sol et obscurcit l’azur. Le château ambulant est un géant aux allures de poulet subclaquant, une machinerie infernale, délire de rouages et de coursives, de trappes, de valves et de boulons. Cet objet étrange et magique est, à proprement parler, le moteur du dessin animé : un curieux et excitant principe de mouvement, un puissant véhicule narratif. Ce château grotesque et grandiose, demeure de Hauru, dandy magicien, s’ouvre à volonté sur des lieux différents : des rues paisibles, des places orgueilleuses ou des mondes oniriques. Un dispositif qui permet à Hayao Miyazaki de construire, à partir de ce centre, un récit en étoile, un carrefour fantasmagorique d’une extraordinaire richesse, façon Alice au pays des merveilles. Le conte, adapté d’un roman anglais de Diana Wynne Jones, semble en contenir mille autres. Une petite demoiselle, Sophie, modiste modeste, croise fugitivement dans la rue un drôle de prince charmant, gandin fragile et malicieux vêtu comme une pop star des années 1970. C’est Hauru, que convoite l’effrayante sorcière des Landes. Jalouse, la monstrueuse virago jette un sort particulièrement rosse à sa rivale : le temps d’un souffle, Sophie se retrouve transformée en octogénaire. Bon an, mal an, percluse de rhumatismes, mais l’esprit toujours pétillant, la « vieille » première se met à la recherche d’Hauru et de son antre. L’y attendent une foule d’aventures et de personnages : il y a Calcifer, le démon du feu, prisonnier facétieux de l’âtre du château, dont l’âme est mystérieusement mêlée à celle de Hauru… Il y a Marko, le petit apprenti ; Navet, l’épouvantail ; Suliman, la terrible magicienne… Et puis le beau Hauru, qui ébauche avec la fausse aïeule une étrange et touchante histoire d’amour et qui, comme son château, est multiple : nom, apparence, tout est mouvant chez lui. De l’audace, partout Chaque personnage semble ainsi recéler une identité gigogne, un peu comme Miyazaki lui-même, qui a glissé son propre univers dans le récit de quelqu’un d’autre : le royaume d’opérette où se situe l’action, sorte de pâtisserie autrichienne irréelle, rappelle la ville rêvée de Kiki la petite sorcière. Les machines volantes qui troublent son ciel évoquent tour à tour Porco Rosso et Le Château dans le ciel. Et les ectoplasmes noirs qui servent la sorcière des Landes paraissent échappés de la faune mythologique du Voyage de Chihiro. Le Château ambulant semble ainsi concentrer toute l’oeuvre du maître japonais, parade somptueuse de ses créatures chimériques et ambiguës, de ses fantasmes d’apesanteur et d’univers parallèles, de ses hantises… La guerre fait rage autour de Sophie et Hauru, absurde et destructrice, comme celle qui dévora la forêt de Princesse Mononoké ou la civilisation ancienne du Château dans le ciel. Répétés comme des incantations poétiques, ces motifs familiers n’induisent pourtant aucun sentiment de déjà-vu. Jamais un dessin animé n’a évoqué la vieillesse, par exemple, avec une telle poésie, une telle tendresse goguenarde. L’audace est partout, juxtaposant les séquences burlesques (un chien espion aux allures de Droopy magicien) avec la violence onirique d’une bataille aérienne. Miyazaki subvertit allègrement les clichés du conte de fées. Qui d’autre ferait de son séduisant héros un paumé se couvrant, quand il est déprimé, d’un immonde liquide verdâtre ? L’amour qui lie le magicien à Sophie est, lui aussi, aux antipodes de toute mièvrerie disneyenne. Mi-grand-mère, mi-petite amoureuse, elle insuffle à Hauru l’énergie, la foi qui lui manquaient. On flotte sans cesse entre poésie surréaliste, conte sentimental et pépites de cruauté insolites - ainsi, cette scène désopilante et féroce où l’énorme sorcière des Landes doit monter, à pied, les milliers de marches du palais royal, et qui dépérit à vue d’oeil. Fluide, débordant de trouvailles ébouriffantes, entre l’esthétique rétro-futuriste des machines et la limpidité des paysages, le dessin est, comme toujours, à la hauteur du récit. L’imagination y déborde sur le trait, dans le style inimitable de Miyazaki, jouant des codes du manga pour mieux se les approprier et les magnifier. Si ce chef-d’oeuvre aux couleurs irréelles peut parfois dérouter, il promet un voyage inoubliable. La jeune Sophie, 18 ans, travaille inlassablement dans la chapellerie autrefois tenue par son père, malheureusement décédé. Résignée à son sort, c'est lors de l'une de ses rares sorties en vi ... |
![]() | PONYO SUR LA FALAISE, Hayao Miyazaki 2008 (animation japon)@@Alors qu'il joue sur la plage, le petit Sosuke découvre une petite fille poisson rouge nommée Ponyo, piégée dans un pot de confiture. Sosuke la sauve et décide de la garder avec lui. Le petit garçon lui promet de la protéger et de s'occuper d'elle. Cependant, le père de Ponyo, Fujimoto, un sorcier autrefois humain qui vit au fond de la mer, la force à revenir avec lui dans les profondeurs. Bien décidée à devenir humaine, Ponyo s'échappe pour retrouver Sosuke. TELERAMA Ponyo, intrépide petite fille poisson, rêve de devenir humaine. Quand le maître de l’animation japonaise revisite “La Petite Sirène”. À voir à tout prix, à partir de 6 ans. Oubliez les pin-up aquatiques et leurs queues de poisson sexy. Quand Miyazaki réinvente la Petite Sirène, elle n'a plus rien de commun avec les Miss Flots-bleus de chez Disney. Pêcheur de trésors, le maître de l'animation japonaise a ramené dans ses filets un minuscule alevin rouquin aux rondeurs naïves, aux grands yeux curieux. L'aînée d'un fretin de petites soeurs identiques, qui rêve de devenir humaine. En lieu et place d'un prince naufragé, l'enfant-poisson rencontre sur le rivage un garçonnet de 5 ans nommé Sosuke, qui la baptise illico « Ponyo »... Début d'une ample légende à l'eau salée, d'un dessin animé à la hauteur des grandes espérances que suscite toute nouvelle oeuvre de Hayao Miyazaki. Après Le Château ambulant, en 2005, génial charivari de créatures magiques et de machines délirantes, le créateur du mythique Studio Ghibli continue de surprendre et d'éblouir. Son univers ressemble à l'océan qu'il magnifie, homogène en surface, mais infiniment fertile et mystérieux en profondeur. Il replonge au coeur de ses thèmes favoris : le bouleversement écologique, le rapport des hommes à la nature. Un rapport viscéral, qui s'incarne dans les stupéfiantes métamorphoses de Ponyo. Allégorie extravagante de l'évolution darwinienne, la petite créature se dote de pattes, elle change et se déforme jusqu'à devenir une vraie fillette. Sa transformation dérange l'écosystème : elle entraîne un véritable tsunami, un déferlement de vagues énormes à l'assaut de la falaise et du village. Au cours d'une scène splendide, la plus belle du film, cette houle poursuit les personnages sur une petite route littorale. Meute de monstres mouvants, l'écume acquiert une densité organique, une vie propre. C'est ce foisonnement du vivant qui intéresse Miyazaki, encore et encore : de l'étrange ballet de méduses translucides qui ouvre le film jusqu'à la promenade sinueuse d'un banc de poissons dans le village immergé, l'océan est « habité », comme l'étaient les forêts de Princesse Mononoké ou de Mon voisin Totoro. Chaque goutte d'eau, chaque brin de plancton recèle une présence, vibre de magie. La grâce limpide du trait La mer elle-même a une âme, immense déesse terrible et bienveillante, génitrice de Ponyo et de ses soeurs. L'influence du shintoïsme, mélange d'animisme et de polythéisme, irradie tous les contes du cinéaste. Qui est Ponyo ? Un petit « kami » (dieu) de la mer ? Une gamine en continuelle transformation ? L'instabilité biologique de l'héroïne est l'idée la plus poétique du film : perpétuelle mutation du corps et de l'esprit d'un enfant. Chez Miyazaki, les plus jeunes entretiennent un lien privilégié, direct, avec le merveilleux. Mais ici, au son de la musique cristalline du compositeur Joe Hisaishi, éternel complice du réalisateur, les générations se mêlent. De gaillardes grands-mères aux faces de pommes fripées ont aussi leur part d'étrangeté. Réalisme et surnaturel se fondent sans heurt. Chaque vaguelette, chaque nuance de bleu doux, de vert miroitant, a été tracée ou peinte à la main. Pas de 3D, juste la grâce limpide du trait, les perspectives vertigineuses de la mer et des falaises qui la surplombent. Chez Miyazaki, le rapport entre les humains et les forces de la nature prend souvent des dimensions de conflit cosmique : guerre ouverte (Princesse Mononoké), pollution (Nausicaä de la vallée du vent), progrès destructeur (Le Château dans le ciel). Ici, par la grâce d'une rencontre entre deux petits rêveurs, il s'ouvre au contraire sur la plus belle, la plus apaisante des réconciliations. Alors qu'il joue sur la plage, le petit Sosuke découvre une petite fille poisson rouge nommée Ponyo, piégée dans un pot de confiture. Sosuke la sauve et décide de la garder avec lui. Le petit garçon ... |
![]() | PULP FICTION, Quentin Tarantino 1994, John Travolta, Samuel L. Jackson, Bruce Willis, Uma Thurman (thriller burlesque)@@@Deux amoureux paumés s'apprêtent à prendre d'assaut le tiroir-caisse d'une cafétéria. Non loin d'eux, deux consommateurs boivent tranquillement leur café. Par malheur pour les apprentis truands, il s'agit de Vincent et de Jules, des tueurs professionnels dont la vie est une longue course d'obstacles, particulièrement ces derniers temps. Prié par Marsellus, un caïd, d'accompagner son épouse Mia au restaurant, Vincent s'exécute, allant jusqu'à participer à un concours de danse. Plus tard, victime d'une overdose, Mia s'effondre sous ses yeux. De son côté, en cavalant après Butch, un boxeur indélicat, Wallace s'est mis dans de beaux draps... TELERAMA Deuxième film de Tarantino, qui inscrivit définitivement son auteur dans la légende. Personnages burlesques, dialogues déphasés, timing déstructuré (et la performance d’Uma Thurman dans le rôle de Mia Wallace) : la “Tarantino touch” dans toute sa splendeur. Avec le recul, Pulp Fiction semble bien être la matrice tarantinesque. Presque un classique. Tous les ingrédients y sont, indissociables : le récit foutraque qui bascule à chaque instant (c'est l'histoire d'un couple d'apprentis braqueurs qui décident de... mais il y a deux tueurs qui... et un boxeur que...) ; la violence surréelle, jamais racoleuse, désamorcée par le burlesque ; la joute verbale — même des apprentis braqueurs, ça discute, ça fait des projets d'avenir, ça prend son temps avant de sortir les flingues —, la mythologie hollywoodienne, inlassablement revisitée, car ces histoires de caïds, de poules de luxe et de dealers, en 1994, on les avait déjà vues et revues, mais racontées comme ça, sûrement pas. Pulp Fiction n'occultait rien, pas même le plaisir de la drogue, ni celui de la gâchette facile, ajoutant juste, l'air de rien, que ce genre de plaisir se paie : Uma Thurman, salement shootée, avait droit à une séance de réanimation éprouvante, et les tueurs devaient nettoyer les conséquences de leurs oeuvres. Petit prélude au sort que Tarantino réserverait un jour aux nazis (Inglourious Basterds) ou aux esclavagistes de Django unchained... Deux amoureux paumés s'apprêtent à prendre d'assaut le tiroir-caisse d'une cafétéria. Non loin d'eux, deux consommateurs boivent tranquillement leur café. Par malheur pour les apprentis truands, il s ... |
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